Archives de catégorie : Tir à l’arc

Bilan carbone du club de tir à l’arc de Chauvigny

Voici une analyse menée sur le club de tir à l’arc de Chauvigny, elle a été présentée lors de l’AG du club le 26 septembre 2020. Elle est publiée ici avec l’aimable autorisation des membres du Bureau.

Le fichier de travail, ouvert à tous, est à l’adresse : https://docs.google.com/spreadsheets/d/1PESKZeOUF2jX7YgfgxMz5J3Lof-qqd5J_M–qvAivzc/edit?usp=sharing

Résultats de l’analyse

Émissions totales du club

Le graphique ci dessous montre les émissions totales du club :

L’émission totale de gaz à effets de serre sur une année-type est de 7670 KgCO2e, soit presque 8 tonnes.

1ère observation :
Les deux parts du graphique qui sont décalées correspondent aux déplacements des archers pour se rendre de leur domicile au club, et aux compétitions. Ca représente presque 30 000 Km de déplacements
On peut observer par cela que presque les 2 tiers des émissions attribuables à la pratique du tir à l’arc sont extérieures au club, et seuls les archers eux mêmes, dans une démarche personnelle, peuvent prendre des dispositions pour faire baisser ces émissions.

2nde observation :
Sur ce graphique total, les parts :

  • Transport domicile-club
  • Transport compétitions
  • Transports de service
  • Transport de l’entraineur Brevet d’Etat

sont colorées en rouge-rose.

On voit que les 3 quarts des émissions attribuables à la pratique du tir à l’arc proviennent des transports de personnes. Ce secteur, dans une localité rurale comme celle de Chauvigny, est le plus difficile à décarboner sans changer profondément les habitudes des gens.

Émissions du club hors transport des archers

Dans le graphique ci dessous, les parts correspondantes au transport personnel des archers ont été supprimées, afin de mettre en évidence uniquement les secteurs sur lesquels le comité directeur du club peut avoir de l’influence à travers ses décisions.

On observe :

  • Presque la moitié des émissions de GES sont dues au chauffage au gaz de la salle de tir l’hiver
  • Un peu plus d’un quart des émissions de GES sont dues au transport de l’entraîneur Brevet d’État que le club charge d’entraîner les tireurs
  • Les consommations électriques, transports de service (courses diverses pour le club) et fournitures de tir comptent pour un quart des émissions.

Cette quantité d’émissions est de 2,8 TCO2e / an
Si les archers veulent l’ajouter à leur bilan carbone personnel, cela représente 43 Kg CO2e/archer/an.

Pistes d’amélioration

Voici quelques améliorations possibles, dans l’ordre de l’importance des émissions de GES qu’ils peuvent éviter (dans la démarche d’amélioration, il faut d’abord commencer par ce qui est le plus efficace et le plus facile).

Chauffage

Supprimer le chauffage

Solution a efficacité immédiate qui ne coûte rien. On peut s’attendre à une forte opposition des archers 🙂

Améliorer la programmation du chauffage

Il devrait être réglé à 19°C, et être programmé pour se mettre en fonctionnement en cohérence avec les créneaux d’occupation des locaux. La commune de Chauvigny a déjà engagé cette démarche et un chauffagiste a déjà réalisé un réglage du programmateur en 2019.

Modifier le système de chauffage

Actuellement le chauffage des locaux est assuré par 3 aérothermes soufflants à gaz. Ils chauffent l’intégralité du volume d’air des travées de tir, qui ne sont pas spécialement étanches à l’air.

Comme les tireurs sont placés sur une ligne de tir ou à proximité, et que la majorité du temps d’occupation est dans cette zone, une possibilité efficace serait de remplacer les aérothermes par des panneaux électriques rayonnants basse T°C, installés au plafond au dessus de la ligne de tir.

Ils permettraient de chauffer par rayonnement uniquement la zone d’intérêt, ce qui serait plus agréable, et supprimerait le bruit de soufflerie des aérothermes. Comme ces systèmes ont peu d’inertie, ils peuvent même être contrôlés par des détecteurs de mouvement, et ne nécessitent ainsi aucune programmation, il n’y a pas non plus de contrat d’entretien requis contrairement à des appareils à gaz. Le remplacement de l’énergie gaz par l’énergie électrique est très favorable d’un point de vue émissions de CO2, l’électricité étant très décarbonée en France.
L’inconvénient est le coût des travaux, qui pourraient être augmentés par un renforcement de l’installation électrique du club (puissance actuelle inconnue), mais il est très probable que les économies de gaz et d’entretien ultérieures amortissent rapidement la modification de l’installation.

Déplacements de l’entraîneur Brevet d’État

Former un entraîneur local

Il y a très peu d’entraîneurs brevetés dans la région, et il n’y a pas de choix suffisant pour préférer un entraîneur situé plus près. Une possibilité serait d’aider un archer du club, via une reconversion professionnelle par exemple, à passer les étapes d’un brevet d’État afin d’assurer l’entraînement au club. Des échanges avec la municipalité de Chauvigny indiquent qu’ils sont favorables à subventionner ce genre de montée en compétence au sein des associations de Chauvigny.
L’inconvénient serait que le club perdrait l’avantage du regard extérieur et de l’expérience de nombreux clubs qu’apporte l’entraîneur actuel.

Pièges à éviter et intérêt du bilan carbone

L’étude ci dessus a identifié les deux postes principaux d’émissions de GES du club, qui sont le transport et le chauffage.
Sur le premier graphique des émissions totales, on voit que ces deux postes représentent 85% des émissions.

Si une enveloppe budgétaire était allouée au club pour améliorer son bilan carbone, et permettrait de réaliser l’un ou l’autre des deux projets ci dessous :

  • Rénover l’éclairage des travées de tir par des LEDS
  • Financer un stage d’éco-conduite routière pour 2 ou 3 groupes d’archers automobilistes du club

Quel serait le choix le plus efficace en terme de réduction des émissions ?

  • L’économie d’électricité apportée par des LED, par rapports aux tubes fluorescents, est assez faible. De plus la consommation d’électricité est une part très faible dans le bilan carbone du club. Le remplacement de l’éclairage existant impliquerait aussi d’acheter et donc de fabriquer les LED, avec les émissions de GES associées. Cela demanderait de mettre au recyclage (dans le meilleur des cas) les anciens éclairages. Il n’est pas impossible que le choix de cette solution amène en fin de compte à une augmentation globale des émissions de gaz à effet de serre de la part « éclairage » du club.
  • Concernant le stage d’éco-conduite, on peut évaluer son efficacité à une baisse globale de 5% . Cela tient compte qu’une partie des archers automobilistes, après en avoir bénéficié, se remettent à leurs anciennes habitudes de conduite, mais aussi que certain en retiennent tout le bénéfice et peuvent économiser jusqu’à 10% de carburant. Cette solution présente aussi l’avantage d’avoir un impact en dehors du tir à l’arc, puisque les archers sont aussi automobilistes pour leurs déplacements autres.

Paradoxalement, la solution LED est visuelle et a des chances d’être mise en valeur « écologiquement » dans la communication locale, alors que la dépense d’une subvention pour former les gens, sans garantie de résultats immédiats, pourrait être considérée comme du gâchis, alors que c’est la plus efficace.

L’intérêt du bilan carbone est d’apporter des éléments factuels pour ne pas tomber dans l’erreur décrite ci dessus.

Feux de cadencement pour compétition de tir à l’arc

Pour aider mon club de tir à l’arc dans l’organisation des compétitions de tir à l’arc, j’ai proposé de réaliser un système de feux de tir à l’arc, afin de cadencer les compétitions d’une manière semi automatisée. L’événement se déroule généralement sur un stade de foot sur lequel les cibles sont alignées. Si on met un feu tricolore de tir à chaque angle, à coté des cibles, ça permet à l’arbitre de gérer la compétition facilement, plutôt qu’avec un sifflet.

Nota : le projet a été poussé jusqu’à l’avancement visible sur cet article, mais n’a jamais été déployé en vrai. C’est toute la partie « ébénisterie » de construction des feux qui n’a pas été réalisée, malgré que la partie électronique fonctionnait « à peu près ».

Principe de conception :

  • Le système est composé d’un pupitre central, qui communique avec deux feux de signalisation par radio 869 Mhz. Les modules utilisés sont des RADIOMETRIX TX3H et RX3A. L’étude a montré que le coût du système sans fil est bien moindre que l’achat de 200 mètres de câbles multifils permettant d’allumer les segments individuels des afficheurs 7 segments dans les feux.
  • La transmission radio se fait par codage Manchester, la puissance d’émission de 500mW a été jugée suffisamment fiable et sans trop de risque de parasite pour que les récepteurs affichent en direct ce que l’émetteur transmet, en ce sens les récepteurs ne sont pas autonomes en cas de perte de l’émetteur, ils se figent dès que le flux radio est coupé.
  • Le pupitre ainsi que les récepteurs sont basés sur des microcontrôleurs PIC16F870 au format SOIC.
  • Le pupitre émetteur est constitué de gros boutons et voyants « télémécanique » de récupération, avec un afficheur 7 segments pour la durée de tir
  • Les récepteurs commandent les feux tricolores, le klaxon de cadencement des tireurs, et l’afficheur 7 segments qui décompte le temps restant pour le tir. Tous ces affichages se font en allumant des ampoules 230V à filament, via des opto triacs et des triacs.

Raisons de l’abandon du projet

  • La première raison est que le projet est un de mes premiers, et que je ne suis pas assez expérimenté en électronique pour faire fonctionner le système de manière robuste. Par exemple les cartes comportent des grosses erreurs de conception, sur lesquelles des pistes transportent du 230V sans aucun respect des distances d’isolement par rapport au plan de masse ou des autres composants. En cela il ne faut surtout pas s’en servir comme modèle 🙂 Autre exemple est l’absence d’autonomie des récepteurs en cas de perte du flux radio, ce n’est pas très sécurisant.
  • En imaginant l’usage, on se rend compte que ça fonctionne en 230V, sur un stade de foot où il n’y a pas forcément d’alimentation électrique. En plus l’ensemble d’ampoules à incandescence consomme énormément et est plutôt fragile. Et juste après, ces ampoules ont été remplacées par des fluocompactes dans les magasins, donc a l’avenir il n’y aura possiblement plus de lampes de rechange disponibles.
  • Le pupitre de commande est statique et immobilise une personne sous une tente de directeur de tir, le plus simple aurait été que ce soit une télécommande transportable par le chef des arbitres.
  • Ce système a été développé quasi en même temps qu’un système « professionnel », le Chronotir (voir ici c’est un très bon équipement bien plus réfléchi que celui de cette page). Les systèmes Chronotir ont été achetés au niveau des départements, et c’est devenu inutile pour un club d’avoir son propre système, puisque le département pouvait prêter les Chronotir aux clubs qui en avaient besoin.

Téléchargement :

Partie mise au point expérimentale :

Partie pupitre émetteur :

Partie feu récepteur (x 2) :

La partie ébénisterie a une hauteur de 1 mètre, pour être visible depuis le bout d’un stade de foot) :

Presse à arc à poulies

Réalisation de cette presse pour démonter les câbles des arcs à poulies, pour la compagnie d’arc de Rieux.

Inconvénients

La presse est difficile a régler malgré que les appuis sont sur coulisse.
Seuls quelques archers peuvent l’utiliser car la plage de réglage de la presse n’est pas assez grande pour tous les arcs à poulies.
Le vérin hydraulique s’est mis à fuir et reste toujours un peu gras

Avantages

Une fois qu’elle est réglée, c’est très rapide de décabler l’arc, et la presse est massive et assez sûre.

Analyse mécanique poignée d’arc Hoyt Avalon+

Étude faite pour mon arc, suite à la rencontre fréquente de fissuration par fatigue sur l’ajourage supérieur des poignées Avalon de la génération précédente. Je voulais savoir quelles étaient les contraintes dans cette zone. A la demande des archers de la Compagnie d’arc de Rieux, j’ai fait une petite affiche.

Téléchargement :